Après avoir repoussé pour la 3e fois ta séance d'épilation cette semaine, tu rêves d'une époque bénie dans le passé, où le poil pouvait vivre librement sa vie de poil sous de chastes robes longues.
C’est vrai, au fait, depuis quand les femmes se rasent ? Eh bien, depuis bien plus longtemps qu’on ne l’imagine parfois. On te donne une bonne excuse pour procrastiner encore un peu, le temps d’un récap’ express de l’histoire de l’épilation à travers les âges, de Cléopâtre à nos jours !
Le paradis perdu où les filles vivraient en parfaite harmonie avec leurs poils semble bien ne jamais avoir existé. Un peu partout dans le monde, les cimetières préhistoriques cachent entre 2 humérus des pinces à épiler old school. On en profite pour casser un mythe : les filles de Cro-Magnon n’avaient pas forcément plus de job que nous pour s'épiler.
Coiffure, épilation, rasage... avant la chirurgie esthétique, le poil était le moyen le plus simple de customiser le corps humain. Quelle autre partie de nous peut être retirée, puis repousser à l’infini ?
Le premier âge d’or de l’épilation date de -3000 avant notre ère. En Égypte, l’épilation intégrale des pieds à la tête, sourcils inclus, était de mise, pour les hommes et pour les femmes. En Mésopotamie et en Phénicie, mille ans plus tard, les rois et les reines étaient aussi épilés de près. Et pourquoi ? Pour se coller des postiches et perruques à la place des poils, c’était bien la peine...
Les astuces anti-peau de cactus de Cléopâtre : pince à épiler en bronze, cire d’abeille, miel et sucre, rasoir en coquillage...
Dans l’empire romain et en Grèce, les femmes utilisent des crèmes dépilatoires à la poix le poil se flambe souvent à la lampe, avec le coup de main bienvenu d'une épileuse, pour ne pas se brûler les ailes. L’épilation se pratique en privé pour les riches, aux thermes pour les autres.
Les astuces peau de pêche de Popée (femme de Néron, impératrice romaine) : coquilles de noix incandescentes, lampe à huile, résine de pin, pierre ponce... Ses zones d’épilation : lèvres, poitrine, jambes, bras, aisselles, nez...
L’arrivée du christianisme marque une pause de l’épilation féminine en Occident. À l’époque des croisades, les chevaliers découvrent l’art de l’épilation orientale et remettent ces pratiques au goût du jour. C’est l’époque des « Livres des secrets », avec des recettes de beauté accessibles principalement aux femmes nobles.
Les ingrédients anti-poils de Dame Trotula : limaces, grenouilles, œufs de fourmis ou chaux vive. Et si, finalement, tes poils te manquent, tu peux les faire repousser (une fois ta peau cicatrisée) : un peu de pyrèthre, de la graisse d’ours et le tour est joué.
Vers la Renaissance, la chasse aux poils monte d’un cran. La grande mode ? S’épiler le front, le plus haut possible, pour qu’il soit lisse et bombé. Les sourcils disparaissent aussi, ça contribue à l’effet d’optique. L'épilation se concentre sur les zones visibles du corps : cou, sourcils, duvet des lèvres, décolleté. Les adeptes du mollet qui tient chaud en hiver comprennent...
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la création de crèmes dépilatoires DIY continue, avec des recettes toujours plus inventives : fiente de chat et vinaigre, ciguë, sulfure d’arsenic... yummy !
Les astuces de Catherine Sforza (oui, celle de Borgia) pour un front irrésistible : sang de chauve-souris, orpiment, chaux bouillie dans l'huile. Sinon, la pince à épiler, ça marche bien aussi...
La période qui suit la Première Guerre mondiale est portée par un souffle d’indépendance : coupes à la garçonne, robes sans manches, jupes au-dessus des chevilles... Les aisselles bien lisses sont les stars des publicités.
Les premiers rasoirs de sûreté féminins apparaissent, comme le Milady Décolletée de Gillette. En parallèle, les crèmes dépilatoires se démocratisent. Celles qui le souhaitent peuvent s’épiler seules, dans le confort de leur salle de bains.
Après la 2e guerre mondiale, les bas nylon mettent les jambes lisses à l’honneur. Puis, dans les années 50 et 60, les jupes raccourcissent et le bikini débarque sur les plages : épilation du maillot bonjour ! Les femmes revendiquent le droit de disposer de leur corps comme elles le désirent et de le montrer si elles en ont envie.
Après une brève parenthèse buissonnante dans les années 70, l’épilation féminine devient la norme, d’autant qu’elle est omniprésente à l’écran. Épilation brésilienne, épilation intégrale du maillot, Les bandes de cires et l’épilation laser offrent des solutions de plus en plus longue durée. On en revient à ta to-do-list : aujourd’hui, vider les poubelles, poster une lettre et s’épiler. Retirer ses poils est une tâche comme les autres, et c'est loin d'être la plus funky.
Réaction des copines au bord de la piscine : "Jesus, honey, wax much !" On note le bon plan pour se faire financer une séance en institut.
Aujourd’hui, on appelle un poil un poil, les tabous se lèvent peu à peu. Plus que jamais, les célébrités mettent le poil en avant et le revendiquent, il s’expose et alimente tous les débats.
Au fond, tes poils, que tu choisisses de les montrer ou non, que tu les retires ou pas, tu voudrais surtout qu'ils arrêtent de monopoliser les conversations (et ton agenda). Quand tu veux avoir la peau lisse, tu ne souhaites pas te compliquer la vie ni y passer des heures. Après tout, plus vite tu es rasée, plus vite tu n’as plus à te préoccuper de te raser !
Encore là ? On te donne nos sources, comme ça tu pourras procrastiner encore un peu :
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